Jour de tristesse… Frank Pé nous a quitté…
J’ai dix ans, je suis terrorisé après avoir vu le film « Orca » chez un copain. Pour penser à autre chose j’ouvre un recueil de Spirou et tombe sur l’image d’un adolescent perdu dans une rue sombre attaqué par un requin bondissant d’une vitrine de librairie. Je referme le recueil effrayé…
C’est ma toute première rencontre avec l’oeuvre de Frank.
Quelques années plus tard au salon BD de Colomiers, » les baleines publiques » est l’une des premières BD que j’achète avec mon argent de poche. Je ne suis plus effrayé, et cet album me fait entrer dans l’adolescence.
(Les Baleines Publiques, quel album!!)
J’ai vingt ans, en première année de Beaux-arts.
Le premier exercice demandé est de reproduire au crayon une planche d’un auteur que l’on aime bien. Pour moi forcément, c’est une planche de « Vincent Murat », le premier album de Frank.
(Vincent Murat, premier album chez Dupuis)
J’ai vingt-six ans. Je vais publier ma première BD chez un petit éditeur dont le principe est que chaque première BD est parrainée par un auteur reconnu.
Je tente le tout pour le tout en demandant Frank Pé comme parrain. Il accepte.(Merci aussi à Cédric, d’avoir rendu cette rencontre possible)
Un an plus tard je suis dans son atelier à Ixelles à observer les planches originales de son album en cours « Zoo#3 ».
C’est également la première fois que je viens à Bruxelles.
Depuis, à chaque fois que je retourne dans cette ville, j’ai l’impression de me balader dans les « Baleines publiques ».
( là, je me balade dans Bruxelles en croisant Spirou, dessiné par Frank !!)
Nous nous sommes ensuite croisés sur des festivals. Des mots toujours bienveillants.
j’adorais le voir réaliser ses fresques en salon…. Ses animaux si vivants, ses décors de fou autant urbains (Bruxelles encore) que naturels, mais également son encrage, ses peintures, ses sculptures…
Jour de tristesse… pour apaiser ça, je vais me replonger dans « La Bête » et » Broussaille »…
je vous les conseille fortement.
Merci pour tout Frank.

